Pico-fermenteur 30 litres

Jeudi 16 juin 2016, par Daniel // La fermentation

Un nouveau projet, sur une initiative personnelle, mais dont la finalité est destinée à un usage au sein de notre association.

Les années passant, après avoir pas mal bricolé d’équipements de brassage en tous genres, il faut à un moment se rendre à une évidence : Le point crucial est dans la maîtrise de la fermentation !

A notre niveau d’amateur, on peut dire que les matériels servants aux différentes étapes de l’élaboration d’une bière peuvent à ce jour être plus ou moins facilement accessibles.

  • LE CONCASSAGE :
L’orge... la vie !

Aujourd’hui les solutions sont diverses, entre la « moulinette » manuelle et les concasseurs à rouleaux motorisables proposés par différents fournisseurs.
Le choix est assez vaste, et la question souvent soulevée du rendement n’est à mon avis pas très relevante : La densité initiale n’est pas atteinte ?
Pas grave, pour le prochain brassin on pourra rajouter une poignée de malt, l’aspect économique sur ce point restant très négligeable.
De plus, nos calculs de rendement étants très souvent fantaisistes, je pense sincèrement qu’il ne faut pas se focaliser sur ce point.

Nous disposons au local de notre association d’un concasseur à rouleaux qui permet de passer 400 Kg/heure de grain. Nous avons donc de la marge, au vu de nos modestes besoins…

  • LE BRASSAGE :
Mousse et tourniquet...

En simplifiant à l’extrême, on pourrait dire que cette étape peut se résumer par la transformation de l’amidon du grain en sucres.
Ceci n’est pas très difficile à faire, et ce même à notre niveau d’amateurs, par un travail sur les paliers dans la cuve matière.
Nous pouvons agir sur ce point, en essayant de gérer ces paliers de saccharification avec des équipements plus ou moins détournés de la régulation professionnelle de température.
A la condition de rester dans des volumes visés très restreints, aux environs de 20 litres de bière finie, on peut très bien acquérir ou bien même fabriquer des installations fonctionnelles, selon ses possibilités.

Notre association dispose d’un régulateur de température dédié à une cuve matière électrique, qui peut gérer 5 schémas de brassage différents, avec pour chacun d’eux 8 paliers de température.
Là encore, nous avons de quoi voir venir !

MAIS QU’EN EST IL DE LA FERMENTATION ? ? ?

Seaux blancs et barboteurs à bouchon rouge…

De mon propre aveu, cet aspect avait longtemps été occulté pour ma part, et probablement pour plusieurs raisons :
Le manque d’équipements performants et financièrement acceptables pour des tous petits brassins d’amateurs.
Le côté moins spectaculaire de l’opération, où l’on pourrait se dire qu’il n’y a rien à faire.
La solution des seaux en plastique, très pratique quand on a pas envie de s’embêter.
La flemme…
Et pourtant, avec le temps je me dis que tout est là !

Une fermentation maîtrisée, dans de bonnes conditions, la clé pour aller plus loin !

Ne nous voilons pas la face, nous savons tous que c’est exactement là où le bât blesse, très souvent.

Il est donc question de se lancer dans l’étude et la fabrication d’un pico-fermenteur, en découle le cahier des charges suivant :

  • Volume total 30 l
  • Volume utile 20 l
  • Matériau : Inox
  • Grande ouverture sur le haut (nettoyage), diamètre utile 180 mm
  • Serpentin de refroidissement du moût dédié et monté sur étrier ( pour l’abaissement de la température du moût après ébullition, directement dans la cuve), évitant un transfert supplémentaire.
  • Pressurisable ( sécurité de déclenchement à 3 bar)
  • Double paroi isolée, avec circuit de réfrigération dédié
  • Régulation de température
  • Groupe froid dédié
  • Tirage au clair
  • Vidange totale
  • Boule de lavage
  • Bondonneur ( et non pas « barboteur »)
  • Injection Co2
  • Tous les raccords à la norme Tri Clamp
Résultat attendu...

Tout ceci pourrait paraître assez facilement réalisable, au vu du faible volume annoncé, mais…
En fait il n’en est rien : Les contraintes techniques étant les mêmes que pour une cuve de plus grande capacité, par exemple concernant la propreté des soudures, et resteront les mêmes, voire plus difficiles à respecter au vu de la petite taille de l’objet (accessibilité pour le soudeur).

Il faut ajouter à cela que par moments, et pour éviter les « bidouillages à la française » sur certains points cruciaux, cette réalisation fera appel à des professionnels du métier, ce qui fait que cette affaire se soldera avec un coût non négligeable.

Il n’empêche, je pense sincèrement que le jeu en vaut la chandelle, et que l’expérience vaut d’être tentée.
Cette réalisation serait un aboutissement, un réel enrichissement, parce-qu’il permettrait enfin une maîtrise totale du process, lors de l’élaboration de nos pico-brassins expérimentaux.

Nous travaillons sur le sujet… A suivre...