Nettoyage d’un robinet de tirage
Vendredi 9 janvier 2015, par Service de la bière
//Nos tireuses sont souvent soumises à ruse épreuve (ne vous arrêtez pas à cette phrase, svp...). On les trimballe aux quatre coins du monde, dans des endroits improbables, sous des conditions d’utilisation à la limite du supportable... Le brasseur est parfois un peu vagabond dans l’âme, et il aime boire un demi lors de ses errements. Comme nous l’avons tous appris à l’école : nous devons prendre soin de nos outils.
Les tireuses à sec ne demandent pas un entretien trop important. La tuyauterie doit être de temps en temps nettoyée à l’aide d’un produit spécial : un fut plein d’eau chaude, un sachet de poudre magique (un produit spécial qui change de couleur lorsqu’il ne reste plus de résidus organique, ou bien une combinaison d’un acide, et ensuite un alcalin...), on passe quelques billes en éponge dans les canalisations...
Mais quid du robinet de tirage ? Je me suis posé cette question car lors du service d’un demi, la poignée revenait mal en arrière, laissant quelques malheureuses lampées tomber à coté du verre... alors ce robinet, un casse tête à démonter ? Non vraiment pas... mais il convient de rester concentrer... A vos marques...
On commence par dévisser le robinet dans le sens inverse des aiguilles d’une montre (jusque là....)
Notre robinet, notez la sophistication de l’objet, il s’agit d’un robinet avec compensateur, permettant de dompter les bières les plus sauvages ! (Vous savez le copain qui vous apporte un fut de sa production : 3,5 bar au compteur ! ! Aie !). Note : le compensateur est un petit levier situé sur un coté du robinet qui permet de diminuer le débit de liquide, vous évitant ainsi de remplir un verre entier de mousse !
On dévisse l’anneau (flèche rouge) qui maintient le corps du robinet au pas de vis arrière (flèche verte). Le joint en haut de la photo (flèche bleue) se trouve sur la tireuse.
La poignée est dévissée, ainsi que l’anneau qui permet de laisser un jeu controlé sur la course de la poignée.
On dévisse le levier de compensation et on tire sur le cone à l’arrière du robinet. C’est le levier qui fait bouger le cone, modifiant le débit de liquide. Veuillez noter l’assemblage levier/cone : les deux sont imbriqués à l’intérieur du corps du robinet. On notera dans le logement du levier de compensation un joint torique, c’est peut-être l’occasion de le changer (même taille que les joints toriques des soda-keg)
Au niveau de la poignée de tirage, on dévisse la première rotule, celle qui permet de définir le "jeu", c’est à dire la course de la poignée.
On dévisse le maintien de l’actionneur.
On tire sur l’actionneur afin de le retirer de son logement. Vous noterez le sens d’introduction, et son emplacement dans le logement. La rotule qui se trouve au milieu est couverte d’un joint semi-sphérique et d’un joint torique
On dévisse à l’aide d’un gros tournevis, l’avant du robinet. Une vis plate, et un ressort sont logés à cet endroit.
La pièce centrale du robinet doit sortir simplement.
Et voilà, notre robinet de tirage est démonté, il convient de nettoyer toutes les pièces avec les produits de votre choix, et surtout d’oter les quelques résidus de houblon laissés au fond du fut par un dry hopping malencontreux... Les joints toriques peuvent être changés suivant leur état. Le remontage se fera en suivant le sens inverse des étapes ci-dessus.
Petite note : la phase finale du remontage est un petit peu ardue. Le problème est de pouvoir retrouver un robinet en position verticale (SIC !), en le vissant dans son logement, avec le joint adéquat. Il s’avère que la solution est de visser l’ensemble remonté dans la tireuse, et ENSUITE, lorsque l’ensemble est bloqué, de dévisser l’anneau (flèche rouge, seconde photo), de repositionner le robinet correctement, et ensuite de revisser l’anneau pour solidariser le robinet et le pas de vis.
Vous voilà avec un robinet tout propre, prêt à servir une mousse dans les règles de l’art !